Shopping: faisons de la récup !

Partons à la rencontre d’Amalia. Quand des qualités d’éboueuse, créatrice et couturière ne font qu’un !

L’avantage quand on voyage en voilier, c’est que l’on rencontre tout type de personnages, du soixante-huitard avec son embarcation en bois des années 50, au rentier Suisse possédant un bateau unique, construit sur mesure pour un tour du monde, il y a de tout, et chacun y va à sa manière pour financer son voyage, entretenir son navire et faire son petit bonhomme de chemin. 

Lors d’un passage dans une marina de Tenerife, avec l’idée de me mettre à l’abris d’un coup de vent annoncé par la météo marine, je suis tombé sur un personnage haut en couleur, et plein d’imagination, Amalia, que je vais vous décrire dans ce 1er article de blog, consacré aux « Artisans et artistes insolites de la mer », et je pense que ce n’est que le premier d’une longue série…

Pour ceux qui sont pressés , vous pouvez directement retrouver sa boutique ici .

QUI EST AMALIA ?

Autodidacte et engagée.

 En me baladant sur le ponton où j’avais trouvé refuge, j’ai vu un très joli bateau ancien, avec une coque verte toute pimpante à la peinture fraichement refaite, et une pancarte sur sa proue où il était écrit « Sailing Kâla, handmade bags and accessories made from recycled materials from the nautical industry », comprenez « Sailing Kâla, sacs et accessoires faits mains, à partir de matériaux recyclés de l’industrie nautique ».

De là j’ai très facilement établi un premier contact avec Amalia, d’origine belge, et qui tout comme moi, fait partie des gens de la mer. Les vents l’ont porté jusqu’aux Canaries, et pour le moment elle s’y sent bien.

Démarrant son aventure sur ce voilier classique des années 60 du nom de Kâla, avec son équipage, elle n’a pas pu rester insensible aux grandes quantités de restes de l’industrie nautique destinés à finir à la poubelle. C’est là que la créativité a commencé à la chatouiller et qu’elle s’est dit qu’il y avait forcément quelque chose à faire de tout ça.

 Sont alors nés les premiers petits accessoires de la marque « Sailing Kâla », complètement cousus à la main à partir de pare-battages crevés (bouées de protection pour bateau) ou d’autres choses qu’elle trouvait sur son passage.

C’est ensuite durant l’hiver 2018 que l’équipage se jeta à l’eau et acquit sa première machine à coudre. Puis, petit à petit, et au fil d’un apprentissage long, par essais, erreurs et d’interminables journées à coudre, découdre pour finalement recoudre, naquirent les premiers sacs issus de flotteurs de bateaux semi-rigides. Puis vient après toute une gamme d’accessoires uniques et insolites, totalement à son image.

DES OBJETS RECYCLÉS OU L' UPCYCLING, MAIS POURQUOI ?

Simple effet de mode ou réelle nécessité ?

 L’industrie textile est la plus polluante au monde, elle représente 8% des émissions de gaz à effet de serre. Les grandes marques ne produisent plus une collection été et hiver, mais une nouvelle collection toute les 3 semaines, le tout fabriqué vite, à bas prix, dans des usines délocalisées à l’autre bout du monde, à moindre coût, et avec une obsolescence programmée des vêtements qui a très bien été étudiée et calculée.

Si l’industrie textile arrêtait toutes productions du jour au lendemain, nous aurions de quoi tenir des décennies simplement en recyclant les matériaux déjà existants, au lieu de ça, nous continuons de produire, vendre, acheter puis jeter.

Les produits « Sailing Kâla » sont fabriqués à base de marchandise recyclée, fait pour durer dans le temps, originaux et vendus à un juste prix.

COMMENT SONT-ILS FABRIQUÉS ?

Ça prend du temps, beeeaaaaucoup de temps…

 Recycler des déchets est un travail long et fastidieux. Certes, vous ne payez pas directement votre matière première chez un fournisseur avec du numéraire, mais vous n’obtenez pas celle-ci sans utiliser beaucoup d’huile de coude.

 Il faut d’abord savoir où trouver de la récupe, et donc se construire un réseau de partenaire. Ensuite organiser des tournées pour la collecter. Également il faut être mesure d’assurer le stockage, puis à cela vient s’ajouter un gros travail de nettoyage et de préparation pour la rendre exploitable. C’est seulement après tous ces efforts, que le travail créatif et la conception entre dans la partie.

Les matériaux sont souvent très difficiles à travailler, et pour réussir à leur faire épouser la forme voulue et les faire tenir comme on le souhaite, il faut une sacrée expérience, acquise au fil du temps, des réussites et des échecs.   

OÙ ACHETER LES PRODUITS ?

Evitez de faire déborder vos valises, elle vous les envois !

À ce jour, le Kâla navigue toujours avec son nouvel équipage. La production quant à elle a quitté le cockpit du bateau pour emménager dans un petit atelier modeste, mais qui s’avère très pratique et permet à la marque de continuer à grandir et d’accumuler les matériaux nécessaires.

Vous pouvez soit rencontrer Amalia sur place dans le sud de Tenerife, en la contactant au +34 642 77 51 72 , ou cliquez sur ce lien pour voir sa boutique en ligne et commander, les frais de livraisons sont très raisonnable pour l’Europe continentale et gratuits pour l’Espagne. 

Pour conclure :

Merci d’avoir lu cet article et merci de le partager autant que vous voulez !
Merci également à Amalia de m’avoir donné l’inspiration pour écrire cet article, et au photographe Juanmi Alemany qui a fait un super boulot !